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En-quête de terrains : l’art de croiser les “gens”

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Table des matières

Comité scientifique

Agnès Foiret-Collet, Aurélie Herbet, Yann Toma et Pascale Weber

Avant-propos et remerciements

Cette publication restitue les actes du colloque « En-quête de terrains : l’art de croiser les “gens”1 ». Ce colloque s’est déroulé le 16 et 17 janvier 2023 à l’École des Arts de la Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

[Figure 1]

Nous nous sommes rencontrées toutes les trois dans le cadre de notre doctorat en 2022 et avons décidé de croiser nos créations-recherches afin de mettre en commun nos questionnements et nos réflexions. Après de nombreuses et passionnantes discussions, tout en prenant appui sur nos propres pratiques artistiques, nous nous sommes orientées vers les œuvres qui prennent forme à partir d’enquêtes et de collectes sur le terrain, celles fondées sur la rencontre avec les « gens ». En effet, nous étions intriguées par la capacité de l’art à interroger et remodeler les dynamiques hiérarchiques qui façonnent nos rapports sociaux et entrent en jeu dans tous types d’enquêtes, qu’elles soient artistiques ou non. Dans cette perspective, l’art, en s’associant à d’autres disciplines, devient un vecteur et un outil puissant pour permettre « d’élargir la zone de contact entre les gens2 ».

Dans un premier temps, nous avons organisé un colloque pour réunir une diversité de chercheur·euse·s et de disciplines : des plasticien·ne·s, mais aussi des anthropologues, des doctorant·e·s en design, en architecture, en sociologie filmique, des journalistes, des vidéastes, des photographes et des sociologues. Nous avons conçu trois axes destinés à structurer et orienter les échanges et partages de savoirs lors de cette rencontre.

Le premier axe, « Enquêter, collecter », nous a permis d’appréhender les divers terrains, approches et méthodologies utilisés par les artistes afin de collecter du matériel pour leurs créations. En nous interrogeant sur leurs dispositifs d’enquêtes et de collectes, nous avons pu voir comment iels rencontrent les personnes qui entrent en jeu dans le processus artistique et apprécier les effets de leur présence sur le terrain. Nous avons également évoqué les glissements qui peuvent s’opérer entre le domaine des sciences humaines et sociales, et celui des arts plastiques.

Le deuxième axe intitulé « Restituer plastiquement », a interrogé la manière dont les artistes travaillent plastiquement, interprètent et contextualisent la collecte lors de leur processus d’enquête. Nous nous sommes intéressé·e·s aux choix artistiques qui sont faits pour façonner une œuvre socio-expérimentale, voire ludique et éducative, ainsi qu’aux mécanismes de narration qui peuvent être mis en place. Nous avons également exploré la manière dont la restitution s’empare à la fois des codes de la fiction et du caractère viscéral de la réalité.

Enfin, le dernier axe, dénommé « Soulever les enjeux de ces pratiques », a été l’occasion de questionner les intentions des artistes qui adoptent une démarche d’enquête. En fonction de l’évolution de la production artistique, les enjeux sociaux abordés ainsi que la manière dont leurs discours se manifestent dans leur travail, nous avons enfin réfléchi aux éthiques et aux praxis à adopter pour ces pratiques.

À la fin de chaque axe, nous avons invité les spectateurs·trices à partager leurs réflexions et impressions sur des feuilles de papier, en réponse aux présentations auxquelles iels avaient assisté. Ces contributions ont été recueillies pour servir de matière à une performance collaborative conçue avec l’artiste plasticienne et doctorante Alessia Sanna. Pendant les deux journées du colloque, elle a collecté des données issues des interventions pour alimenter son œuvre Sensitive Words, qui projetait en temps réel les mots les plus fréquemment prononcés au cours de l’événement. En joignant nos pratiques respectives, nous avons imaginé une performance de clôture mêlant paroles énoncées, projections de mots et de dessins des interventions : Influtium (Magali Massoud, Agathe Roux et Laurine Wagner) x Sensitive Words (Alessia Sanna et Alexandre Weisser3).

[Figure 2]

Ces deux journées ont eu lieu avec le soutien de notre École Doctorale 279 Arts Plastiques, Esthétique et Sciences de l’Art, que nous remercions, tout comme notre comité scientifique, Agnès Foiret-Collet, Aurélie Herbet, Yann Toma et Pascale Weber.

Merci aux correcteurs·trices des articles soumis à la publication, en particulier Lydie Delahaye, Agnès Foiret-Collet, Aurélie Herbet, Sarah Leperchey, José Moure, Chiara Palermo, Diane Watteau et Pascale Weber

Nous remercions également les intervenant·e·s, spectateurs·trices, et toutes les personnes qui nous ont soutenu d’une manière ou d’une autre, notamment Léa Banquet, étudiante en arts plastiques, qui a enregistré ce colloque en intégralité. Il est possible de consulter les traces filmiques sur la chaîne YouTube « @ColloqueEn-quetedeterrains4 ».

Dans un second temps, l’exposition « Chemins partagés », conçue en écho au colloque, s’est déroulée à La Générale Nord-Est du 4 au 9 avril 2023. Elle a regroupé les œuvres d’une partie des membres du collectif Tramages (Alexia Antuofermo, Christopher Kostritsky Gellert et Laurine Wagner) ainsi que deux artistes invitées, Magali Massoud et Agathe Roux. Nous avons collaboré avec les doctorantes enseignantes Camille Mançon et Margaux Moussinet, ainsi que leurs étudiant·e·s de Licence 3 « Design, Arts et Médias » (2022/2023) pour la scénographie de l’exposition. Nous les remercions, tout comme nos partenaires : le dispositif Culture-ActionS du CROUS de Paris, le Fonds de Solidarité de Développement des Initiatives Étudiantes, l’École Doctorale 279 Arts Plastiques, Esthétique et Sciences de l’Art de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Enfin, un grand merci à La Générale Nord-Est de nous avoir accueilli·e·s pour cette seconde partie.

[Figure 3]

Pour terminer la valorisation de ce projet, nous avons constitué la présente publication avec les intervenant·e·s souhaitant partager leurs communications sous la forme d’articles. Nous remercions enfin Christophe Viart, directeur de la revue en ligne Plastik, d’avoir consacré un numéro aux actes du colloque « En-quête de terrain : l’art de croiser les “gens” », ainsi que la philosophe Christiane Vollaire, rencontrée lors de ces journées, qui a accepté d’en rédiger l’introduction.

Nous espérons que ce projet continuera de vivre à travers les échanges et les échos qu’il a suscité, ainsi que ceux qui perdureront au fil du temps. Nous souhaitons qu’il inspire de nouvelles interrogations et enrichisse les réflexions collectives issues des rencontres réalisées lors d’enquêtes de terrain.

Bonne lecture !

Magali Massoud, Agathe Roux et Laurine Wagner

Citer cet article

00 et Agathe Roux et Laurine Wagner et Magali Massoud, « En-quête de terrains : l’art de croiser les “gens” », [Plastik] : En-quête de terrains : l’art de croiser les “gens” #17 [en ligne], mis en ligne le 24 septembre 2025, consulté le 07 novembre 2025. URL : https://plastik.univ-paris1.fr/2025/09/24/en-quete-de-terrains-lart-de-croiser-les-gens/

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