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Art, culture et préservation de la biodiversité

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Table des matières

Résumé

Face à la crise actuelle de la biosphère et ses multiples enjeux écologiques, socio-économiques et culturels, les collaborations entre art et science peuvent alimenter une culture écologique citoyenne nécessaire pour affronter cette crise, c’est-à-dire limiter l’impact croissant des sociétés sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes.

Introduction

Face au triple constat de l’ampleur de la crise actuelle de biodiversité, de ses multiples enjeux – écologiques, économiques et sociaux – et de ses causes massivement humaines (dites anthropiques), un objectif général des sciences de la conservation est aujourd’hui de doter les sociétés de connaissances, approches, méthodes et outils leur permettant d’harmoniser et réduire leurs pressions sur les écosystèmes dont elles dépendent, pour en préserver la diversité et le fonctionnement (cf. par exemple MEA, 2005 ; C.A. Miller 2009). Ceci pour leur propre  bénéfice bien sûr – dans un objectif d’utilisation durable des ressources naturelles et cultivées, notamment, mais aussi pour celui de quantités d’autres espèces en interaction entre elles, avec les humains et avec leur milieu de vie, qui composent et entretiennent ces écosystèmes.

Il s’agit en d’autres termes, selon l’expression proposée par  l’écologue américain Michael Rosenzweig en 2001, de favoriser la « réconciliation » des humains et de la nature – ou la biodiversité – qui les entoure, et dont ils dépendent.

[Figure 1]

Parmi les principales stratégies et méthodes de « réconciliation Homme-Nature » identifiées par les chercheurs, figure en bonne place la médiation culturelle, dans deux registres distincts – celui des sens et celui de la connaissance – et avec deux objectifs complémentaires. Le premier vise à rapprocher aux plans physique, cognitif et émotionnel les citoyens (et en particulier les citadins) de la nature, pour les sensibiliser à sa transformation rapide actuelle et les intéresser à sa préservation ; le second à les informer et les faire réfléchir sur le fonctionnement et la dynamique des écosystèmes actuels confrontés aux sociétés (c’est-à-dire des « socio-écosystèmes »), pour  favoriser leur concertation et leur implication éclairée dans la gestion collective des ressources et des territoires (notamment pour le choix des politiques publiques). Ainsi l’UNESCO, par exemple, consacre la décennie actuelle 2005-2015 à l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD, cf. http://unesco.org/new/fr/education/themes/leading-the-international-agenda/education-for-sustainable-development/).

L’art ou la médiation artistique, associés ou non à la diffusion scientifique, peuvent largement contribuer à ces deux objectifs.

Art, émotion et reconnexion à la nature

Pour s’intéresser au fonctionnement de la nature et des socio-écosystèmes, il faut pouvoir la découvrir, la côtoyer, s’y immerger ! Plongés dans un environnement largement artificialisé, surchargé de technologies et de sollicitations technologiques (TV, Internet..), une fraction croissante de l’humanité et en particulier des citadins n’ont guère l’occasion d’observer ou d’interagir directement avec les autres espèces et milieux de vie.  Face à ce constat,  J.R. Miller (2005) et d’autres  scientifiques proposent de « reconnecter » les populations urbaines à la nature en augmentant leur expérimentation directe de celle-ci. Cette reconnexion passe notamment par l’aménagement d’espaces verts attractifs dans les villes et banlieues, bien sûr, mais aussi par la popularisation et le renouveau d’activités de plein air souvent instructives, telles que le jardinage collectif (« jardins partagés »), les sentiers verts, les observatoires citoyens de biodiversité (exemples : Vigie-Nature, Observatoire des saisons) et… l’expression artistique. Poser son chevalet dans un parc urbain, un zoo ou un « jardin partagé », c’est un premier pas vers l’observation de la nature, donc vers l’exploration et la connaissance de la biodiversité !

[Figure 2]

Sans être anthropologue, il me semble que la « reconnexion » des humains à la biodiversité n’implique pas exclusivement l’expérimentation directe de la nature, c’est-à-dire la fréquentation d’habitats semi-naturels, relativement riches en biodiversité, par les citadins. L’imagination aidant, l’immersion dans des représentations sensibles et talentueuses de la « nature » – scènes de vie, animaux, végétaux, paysages « sauvages » ou cultivés – peut elle aussi largement contribuer à l’attrait de la biodiversité pour l’observateur, et à l’image positive qu’il s’en fait. Vivant avec leur temps, dans des environnements initialement riches en espèces sauvages puis de plus en plus transformés par les humains (« anthropisés »), nombre d’artistes se sont inspirés de la nature pour réaliser leurs peintures, sculptures et autres œuvres. Du vivant de leurs auteurs ou longtemps après leur mort, l’observation de ces œuvres a pu susciter une grande émotion, souvent accompagnée de l’envie de se fondre incognito dans le décor et d’en savoir plus sur la nature : pensez aux fresques animalières de la grotte de Lascaux par exemple, vieilles de près de vingt mille ans ; aux mosaïques romaines ou carthaginoises réunissant lions allègres, biches aux aguets et poissons bondissants ;  plus récemment, aux parties de campagne de Renoir ou Manet, aux paysages agricoles de Van Gogh, aux « natures mortes » de Cézanne ou encore aux paysages oniriques peuplés de fauves, d’étranges fleurs tropicales et parfois d’humains du Douanier Rousseau (ex : Le rêve, 1910, cf. photo n°3 ci-contre tirée de Wikimedia Commons) – qui pourtant s’est instruit sur ses sujets dans ses lectures et au zoo, et n’a jamais mis les pieds dans une forêt tropicale!

[Figure 3][Figure 4][Figure 5][Figure 6]

Infiniment varié à l’image de ses sources, de la créativité des artistes et des progrès techniques, l’art peut exprimer et transmettre des émotions inspirées par l’observation ou/et l’imagination de la nature sous des formes diverses. Portées par la musique, les ballets, la sculpture, la poésie, les mythes, fables et récits,1 toutes les œuvres2 inspirées – en partie – de la nature en sont d’excellents ambassadeurs auprès du public, propres à renforcer l’élan affectif et la fascination des observateurs pour la diversité du vivant.Les romans d’aventure ne sont pas en reste : combien d’enfants se sont plongés avec délice dans le Livre de la Jungle, les Aventures de Simbad le Marin ou Vingt mille lieues sous les mers,  et combien parmi eux en ont émergé avec une vocation de naturaliste, de marin, de vétérinaire ou d’explorateur !

[Figure 7]

Dans le même esprit le cinéma, non seulement au moyen de bons documentaires animaliers, mais aussi par celui de nombreux films de fiction mettant peu ou prou en scène la biodiversité dans ses relations – ou non – avec les humains (Tarzan, Mogambo,  Out of Africa, Indiana Jones…), contribuent à la fascination et à la reconnexion des spectateurs à la nature – quels que soient par ailleurs la teneur des « messages » écologiques éventuellement énoncés par les auteurs. Avec ou sans prétention artistique enfin, les expositions de photos de plantes, d’animaux ou de paysages (ex : « La Terre vue du Ciel », Yann Artus Bertrand), les mises en scène d’animaux naturalisés ou de squelettes reconstitués3 ou encore les photothèques, « audiothèques » et autres sites web consacrés à l’exploration visuelle ou/et auditive de la biodiversité,4 qui en soulignent tant les caractéristiques sensibles que la diversité des formes, espèces, comportements et milieux de vie, peuvent également émouvoir les spectateurs et internautes, leur transmettre un sentiment d’admiration pour ou d’appartenance à la nature – et ceci indépendamment de la qualité scientifique des commentaires associés (cf. Figure 8).

[Figure 8]

 

Ce rapprochement passe par les sens plus que par le raisonnement, mais il incite à la réflexion et est donc une étape vers l’éducation à la biodiversité, vers la culture écologique…

Art, vulgarisation et diffusion scientifique

Aimer la « nature », explorer, connaître et apprécier la diversité de ses composantes, c’est certainement aussi vouloir sauvegarder cette diversité… Malheureusement, vouloir n’est pas pouvoir ! Le résultat inverse pourrait être obtenu si par exemple l’effet principal de l’intérêt accru des citoyens pour la biodiversité était d’augmenter la fréquence et la distance moyenne des trajets aériens à destinations écotouristiques, donc l’émission mondiale de gaz à effet de serre, sans effet positif à moyen terme sur l’écodéveloppement et la préservation de la biodiversité dans les écosystèmes visités… Face à l’ampleur de la crise actuelle de la biosphère, due aux multiples pressions des sociétés humaines sur les écosystèmes, les bonnes intentions ne suffisent pas.Pour inverser la dynamique actuelle de la biodiversité, pour freiner son érosion, il faut pour le moins en comprendre les causes et conséquences.5 Des connaissances de type descriptif sur la diversité des espèces actuelles ou passées, même approfondies, ne permettent pas à elles seules de comprendre le fonctionnement des communautés vivantes et écosystèmes qui nous entourent,  donc pour tenter de les ménager et d’en préserver la diversité. Pour cela, il faut s’armer de quelques connaissances aussi en écologie, évolution et sciences de la conservation… ce qui peut sembler rébarbatif à plus d’un ami de la nature ! C’est ici qu’interviennent la vulgarisation et la médiation scientifique, qui elles-mêmes recourent à la pédagogie, et souvent à l’art de l’écriture ! La médiation des connaissances en sciences de la conservation doit apporter aux citoyens des informations, arguments et éclairages sur la structure et surtout sur le fonctionnement des socio-écosystèmes, qui pourront alimenter le débat public et donc favoriser la mise en œuvre de politiques environnementales et sectorielles favorables à la biodiversité et au développement durable. Etant donné la diversité des disciplines concernées par la crise actuelle de la biosphère,  qui implique une grande diversité d’approches, de valeurs, de concepts, d’outils et de jargons scientifiques, cette médiation n’est cependant pas une mince affaire.  Elle requiert non seulement une certaine expertise dans chaque domaine concerné, mais aussi la capacité d’expliquer clairement, et si possible de manière attractive, les mécanismes et processus impliqués. Pour faire comprendre des processus complexes, dans un domaine nouveau ou peu connu, à un public divers a priori peu ou pas intéressé, il faut non seulement maîtriser son sujet mais aussi savoir charmer son auditoire et retenir son attention. Les talents de communiquant, voire d’écrivain, sont une composante majeure de la vulgarisation scientifique !

[Figure 9][Figure 10]

Depuis Darwin et l’Origine des espèces, les meilleurs vulgarisateurs ont été tout à la fois de grands penseurs, experts de plusieurs disciplines scientifiques généralement passionnés par leurs sujets de recherche, et de grands écrivains. Dans le domaine de l’écologie, de l’évolution et des sciences de la conservation, que l’on songe aux livres captivants de Karl von Frisch et Niko Tinbergen sur le comportement animal dans les années 1950 à 1970, aux « nouvelles » paléontologiques si vivantes de Stephen Gould, dans les années 1980-2000, ou aux essais pluridisciplinaires contemporains de Jared Diamond. Et, plus près de nous, aux livres sensibles et énergiques de Robert Barbault sur les grands enjeux et mécanismes de la crise actuelle de biodiversité. Bref, la diffusion des connaissances en sciences de la conservation – comme dans d’autres domaines – dépend non seulement de l’expertise des médiateurs scientifiques, chercheurs, écrivains et/ou ou journalistes, mais aussi de leurs talents de communicateurs ou de leur plume.6

Ecologie et médiation artistique

Alertés par les médias sur l’ampleur et les enjeux de la crise écologique actuelle, un nombre croissant d’artistes ont décidé de relayer l’information auprès du public sous la forme d’œuvres plastiques, « performances » corporelles et autres manifestations. Les œuvres peuvent s’appuyer sur des technologies avancées, dans le but de renforcer le message scientifique des auteurs. Ainsi,  le groupe Poéticas Digitais du Département d’Arts Plastiques de l’Université Sao Paulo a installé avec l’aide de techniciens sur le toit de cette Université un système de mesure de la teneur atmosphérique en CO2, relié à un programme informatique, qui déclenche à partir d’un certain seuil un dispositif d’agitation du feuillage des arbustes plantés dans de grands pots sur le trottoir, vingt mètres en dessous (cf.  les photos Amoreiras ci-contre). Lors des pics de pollution, les passants voient s’agiter étrangement les arbustes, et comprennent la cause de ce comportement troublant en lisant les panneaux explicatifs placés près des pots… Une autre « éco-œuvre » de ce groupe d’artistes brésiliens, animé par Gilbertto Prado, dénonce la désorientation des insectes nocturnes par les lumières artificielles des réverbères urbains. (Pour un descriptif de ces deux projets, voir ce lien : http://scielo.br/scielo.php).

[Figure 11]

Créée en France en 2008, l’association COAL (Coalition pour l’art et le développement durable) veut mobiliser les artistes et les acteurs culturels de France et d’ailleurs sur les enjeux sociétaux et environnementaux, dans le but de favoriser l’émergence d’une culture de l’écologie (cf. projetcoal.org/coal). Entre autres événements organisés par cette association, le Prix « Coal Art et Environnement » récompense chaque année depuis 2010 le projet d’un artiste touchant à l’écologie (cf. projetcoal.org/coal/le-prix-coal-art-et-environnement/). Un grand thème est proposé chaque année aux artistes, le dernier étant des plus ambitieux : « S’adapter à l’Anthropocène ». Parce que les artistes sont rarement des experts en écologie ou en sciences de la conservation, les « messages écologiques » associés aux œuvres sont souvent simples, parfois simplistes ou discutables (voir l’article critique de L. Fel et J. Clavel dans ce numéro de Plastik). La simplicité du message peut être très efficace, au plan pédagogique, pour intéresser et faire réfléchir le public non averti. Quant aux maladresses voire erreurs scientifiques des artistes militants, elles sont en définitive de peu d’importance – il s’agit en effet d’œuvres subjectives d’artistes convaincus du bien-fondé de leur message, mais sans prétention à l’expertise scientifique. L’important alors est de susciter un questionnement, non pas une certitude, dans l’esprit du public… Quelques écologues-artistes se sont essayés à la médiation artistique en sciences de la conservation. Ainsi Joanne Clavel, jeune docteure en écologie du Muséum National d’Histoire Naturelle férue de danse, a créé avec son groupe de médiation artistique Natural Movement une  chorégraphie « écologique » mettant en scène deux  perruches à collier gracieuses et folâtres, interprété notamment au Jardin des Plantes7 (cf. Figure 12). L’objectif est d’intéresser les spectateurs au sort de cette espèce et d’autres d’origine « exotique » qui, échappées de cages ou d’aquarium, ont trouvé une niche écologique à leur convenance dans les parcs urbains et habitats périurbains perturbés de nos contrées, et sont aujourd’hui en expansion en Europe.

[Figure 12]

Collaborations entre artistes et scientifiques

Rares sont les artistes à l’esprit scientifique, ou les scientifiques à l’âme d’artiste… Qu’importe ! Les uns et les autres peuvent s’associer, unir leurs compétences respectives dans des œuvres d’art « éco-inspiré », de vulgarisation scientifique, voire de science fiction, pour toucher le public et le faire réfléchir à certaines questions d’intérêt scientifique. L’initiative de la collaboration peut venir de l’une au l’autre des parties (artistes ou scientifiques), mais aussi de médiateurs (médias, établissements et associations culturels), et l’objectif premier peut être l’émotion, la sensibilisation ou la réflexion du public. Ainsi Steven Spielberg a requis la collaboration de biologistes et paléontologues pour réaliser Jurassic Park. Dans ce film, rappelons-le, une famille insouciante du 21e siècle en vacances sur une petite île tropicale est confrontée à de terribles dinosaures nés de manipulations génétiques et physiologiques inédites, commanditées par un riche homme d’affaires. Même si le but du metteur en scène avec ce film de science-fiction n’était certainement pas de « reconnecter » les spectateurs à la nature, ou encore moins de les instruire sur les mécanismes et enjeux de la crise écologique actuelle, certains messages scientifiques sont distillés au cours du film – sur la reproduction, l’évolution,  la prédation et autres interactions entre espèces, la dynamique des populations, les grands changements de faunes et flore au fil du temps, le génie génétique… – qui, associés à l’émotion croissante des spectateurs, devrait en porter plus d’un, sorti indemne des griffes aiguisés des vélociraptors, à réfléchir aux mécanismes intemporels du vivant, à la relative fragilité des populations et écosystèmes, ainsi qu’à la responsabilité des humains dans les grands changements environnementaux actuels et les enjeux de la crise écologique en cours…De leur côté, les grands établissements de diffusion scientifique associent aujourd’hui un collège de chercheurs, médiateurs scientifiques, muséographes et scénographes pour mener à bien leurs expositions permanentes ou temporaires. Et les visiteurs des superbes Muséums d’Histoire Naturelle de New York, Copenhague ou Paris sont là tout autant pour s’instruire sur la diversité du vivant que pour s’émerveiller devant la beauté et l’étrangeté des spécimens et reconstitutions scéniques exposés !

[Figure 13]

De même, les départements de diffusion des établissements de recherche et les maisons d’éditions scientifiques s’adjoignent les services de graphistes, photographes et d’un directeur artistique pour augmenter l’attractivité des textes et documents proposés au public.Utilisant les facilités d’édition et diffusion scientifique d’Internet, des équipes et associations de scientifiques et étudiants comptant des photographes, dessinateurs et médiateurs scientifiques vulgarisent, illustrent et mettent en ligne sur leurs sites web les méthodes et résultats récents des recherches en écologie et autres sciences de la conservation, à l’intention de divers publics. C’est le cas de la Société Française d’Ecologie (SFE), avec sa plateforme « Regards et débats sur la biodiversité » et du Centre des Sciences de la Conservation du Muséum National d’Histoire Naturelle (CESCO, naguère CERSP) avec son site Vigie-Nature par exemple (et voir Figures 13, 14, 15). Dotées éventuellement d’un plus grand budget, et en tout cas de nombreuses « petites mains » bénévoles, des associations de naturalistes et des ONG environnementales telles que Noé Conservation, Humanité et biodiversité, la Fondation pour la Nature et L’Homme (FNH) ou la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) prennent le relais des scientifiques pour vulgariser davantage et plus « artistement » sur leurs sites web les résultats et enjeux des recherches dans ces multiples domaines, favorisant ainsi la diffusion des connaissances et la « réconciliation » des citoyens – tous acteurs et électeurs – avec la biodiversité.

[Figure 14]

Plus près des artistes, l’association COAL évoquée plus haut cherche à resserrer les liens entre arts, sciences et sociétés. D’une part, elle met en relation des artistes auteurs de projets liés à l’écologie avec des ONG environnementales, des institutions, des scientifiques ou des entreprises, pour favoriser les collaborations (notamment scientifiques) et la communication autour de ces projets. D’autre part, elle met à la disposition des éco-artistes une plateforme Internet (gérée pour le compte du Ministère de l’Ecologie), Ressource0 (http://ressource0.com/), qui se veut un centre de ressources en ligne « réunissant les univers des arts et des écologies ». Enfin, COAL conçoit et organise des expositions, manifestations et événements culturels sur les enjeux de la crise actuelle de la biosphère et du développement durable, en partenariat avec des établissements scientifiques et des entreprises mécènes. Des revues spécialisées en art enfin, comme Plastik, ouvrent leurs pages à des chercheurs, philosophes, artistes et médiateurs scientifiques, qui veulent partager avec les lecteurs leur intérêt souvent passionné pour l’art, le fonctionnement des sociétés et la préservation de la biodiversité !

Bibliographie

Barbault R., 2010. Comme un éléphant dans un jeu de quilles. Paris, Le Seuil.

Diamond J., 2009. Effondrement (Titre original : Collapse). Paris, Folio Essais.

Gould S.J., 1991. La vie est belle. Le Seuil.

Julliard R., 2010. Regard sur une perruche. Regards et débats sur la biodiversité, SFE, Regard n°2 du 25 septembre 2010.

Millenium Ecosystem Assessment (MEA), 2005. Ecosystems and Human well-being : Synthesis.  Island Press, Washington D.C.

Miller C.A., 2009. Assessments : Linking ecology to policy. Pp. 754-760 in The Princeton Guide to Ecology, S.A. Levin ed. Princeton, New Jersey : Princeton University Press.

Miller J.R., 2005. Biodiversity conservation and the extinction of experience. Trends in Ecology & Evolution 20: 430-434.

Rosenzweig, M. L., 2001. Loss of speciation rate will impoverish future biodiversity. P.N.A.S. 98 : 5404-5410.

Teyssèdre A., 2012. L’érosion de la biodiversité se mesure. Plateforme d’enseignement à distance du MNHN,  http://plateforme-depf.mnhn.fr/mod/resource/view.php?id=1350, février 2012

Teyssèdre A. et D. Couvet, 2011. Biodiversité et science participative. Regards et débats sur la biodiversité, SFE, Regard n°11 du  6 février 2011.

Turner, W.R., Nakamura, T. & Dinetti, M. 2004. Global urbanization and the separation of humans from nature. Bioscience, 54, 585-590.

Citer cet article

Anne Teyssèdre, « Art, culture et préservation de la biodiversité », [Plastik] : Art et biodiversité : Un art durable ? #04 [en ligne], mis en ligne le 15 février 2014, consulté le 21 décembre 2024. URL : https://plastik.univ-paris1.fr/2014/02/15/art-culture-et-preservation-de-la-biodiversite/ ISSN 2101-0323

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