Résumés des articles / Art et écologie : des croisements fertiles?
Nr 09 . 14 septembre 2020
Elisabeth AMBLARD : Monumental et discret : Ash Dome / Dôme de frênes de David Nash (1977) Œuvre évolutive exemplaire des interactions nature végétale / artefact artistique
Se posant en artefacts, de nombreuses pratiques artistiques contemporaines sollicitent le végétal tel un possible corps vivant à l’œuvre, autre que celui de l’homme. Parmi elles, Ash Dome/ Dôme de frênes de David Nash, conçue en 1977, évoluant depuis. Saisie dans son contexte (artistique, social et politique) et son milieu (au sens de biotope), l’œuvre donne à examiner les fonctions imageantes et sémantiques du vivant végétal, les enjeux de sa manipulation, la place de l’éthique dans la création ; aussi elle forme une opportunité d’investiguer la plasticité sous le signe d’une collaboration nature/humain, comme une temporalité « différante » (Deleuze).
Vincent BALMES : L’esprit des bois
Le courant de pensée écologique et les orientations politiques qu’il inspire sont une lecture du rapport au monde de l’humanité participante du vivant, qui émerge de l’auto-éco-organisation, – en gradient de complexité croissante -, de la matière en deux branches: végétale et animale. L’homme poursuit l’évolution de la matière par ses productions d’artefacts issus de l’advenue du symbolique, pensée et langage, « les arts les lettres et les sciences ». L’art est un des temps de cette sublimation du rapport au réel. La construction de la personnalité des sujets résulte des interactions structurantes du donné biologique avec l’environnement naturel, le relationnel au premier chef. L’objet d’art est un truchement de rencontre artiste / amateur, où le foncier naturel du sujet est transformé par participation culturelle à son être, dans [acte créateur <> regard visiteur]. La prise de conscience croissante de ce parcours écologique de l’être devient dominante devant les risques de destruction globale qui s’amorcent dans le vivant végétal. Les créations artistiques peuvent participer à cette prise de conscience par son écriture dans le sensible, en écho à celle de l’intellect, à l’instar des grandes périodes artistiques, médiévale, baroque, romantique, surréaliste… La lecture même des œuvres est polarisée de ce courant d’où elles naissent et qu’elles alimentent.
Roberto BARBANTI : Écoute du paysage et esthétique écosophique
Écouter le paysage signifie entendre autrement le monde, voici la thèse centrale proposée par cet article. Depuis sa thématisation dans la figuration picturale du XVème et XVIème, le paysage a été conçu comme une étendue spatiale délimitée par le regard d’un spectateur. Ainsi définie, cette portion de territoire a été essentiellement vue, regardée et observée. C’est à partir de cette approche sensorielle que le paysage a été théorisé. À la fin des années 1960, un vaste mouvement de réflexion sur une approche sensible plus complexe du paysage, à partir notamment de ses aspects sonore et acoustique, s’est déclaré. Ce mouvement a critiqué les fondations visuelles du paysage et sa conception picturaliste-rétinienne favorisant une prise de conscience généralisée du fait que le paysage est un phénomène poly-sensoriel. Malgré cela, un certain « centrisme oculaire » persiste dans notre façon de rentrer en relation au paysage et au monde. Probablement, il s’est même accentué avec les apports de la société « écranique » actuelle. Une critique radicale de la vision Occidentale semble donc s’imposer comme préalable à toute analyse du paysage. L’approche écosophique est proposée par l’auteur dans le but d’identifier les éléments significatifs d’une nouvelle dimension esthétique axée sur l’écoute qu’il qualifie par les notions de présence, d’holisme et de non-séparation.
Rémi BEAU : Une esthétique du soin environnemental pour cultiver la légèreté
Le soin d’un espace naturel présuppose un certain nombre de connaissances sur le fonctionnement écologique de ses écosystèmes. Dans ce sens, les pratiques de gestion et de protection de la nature se sont historiquement appuyées sur le développement de l’écologie scientifique. Les approches cognitives ne sont toutefois pas les seules à même de contribuer à la conception du soin environnemental. L’accord sensible entre des praticiens et un espace naturel permet d’aborder sous un angle différent et complémentaire la préservation ou la restauration de la santé écologique d’un milieu. À la croisée de ces approches scientifiques et sensibles de la nature, l’esthétique environnementale nous conduira à redéfinir le soin à partir d’une pratique de l’attention à l’ordinaire.
Iglika CHRISTOVA : L’errance dans la créativité scientifique
Si les « errances » des scientifiques sont gommées des publications au nom de l’objectivité, ce n’est pour autant qu’elles sont inexistantes et ne contribuent pas indirectement à la recherche. Au-delà de l’argument fréquent de la sérendipité, l’errance nous invite à repenser la dimension humaine au sein du cadre scientifique rigoureux. L’errance s’ouvre par là-même aux explorations interdisciplinaires ou extra-disciplinaires. Par ailleurs, les changements des modes de perception scientifiques du vivant, engagent une réflexion sur la nécessité de retrouver un temps d’errance.
Claire DAMESIN : Penser et ressentir la nature: expériences de réconciliation intérieure et progression vers une écologie introspective.
La période actuelle nous questionne sur les causes profondes des problèmes environnementaux. L’écologie, en tant que science, amène l’écologue à considérer la nature en dehors de soi et à privilégier son cerveau gauche comme interface avec celle-ci, son sujet d’études. Ainsi raisonnement, logique et rigueur sont la norme. Ressentis, émotions, et intuition sont généralement mis de côté. Cette attitude, efficace pour la production d’un type de connaissances, peut toutefois présenter des limites pour les avancées de l’écologie aussi bien fondamentale qu’appliquée. Les projets mêlant arts et sciences allient la réflexion et le sensible, les pensées et les ressentis. Dans ce cadre, artistes et écologues peuvent instaurer une recherche commune générant un potentiel évolutif qui ouvre sur une façon de pratiquer l’écologie qui inclue de facto l’humain comme intégré au système étudié. Sont identifiés ici les principales étapes de transformation intérieure vécues par l’auteure, écologue, lors de deux projets art et science autour des arbres (« Dendromité » avec Karine Bonneval et « À l’intérieur de l’arbre » avec Iglika Christova). De là, des pistes pour une écologie introspective, où la connaissance de soi a toute sa place, sont proposées comme étapes essentielles pour l’évolution de notre rapport à la nature.
Marc DELALONDE : Les mouvances écologiques de l’art, observation des mutations à l’œuvre sur le territoire athénien
Depuis la fin des années ’60 se développe progressivement une culture de l’écologie, qui s’exprime nettement à partir des années ’90 à travers l’art dit « écologique ». Cette mouvance, qui fait résistance au modèle capitaliste, augure des mutations profondes à venir dans les mondes de l’art. Celles-ci sont notamment observables à Athènes, l’épicentre d’une crise du capital particulièrement propice à l’émergence d’alternatives. À travers un phénomène d’« écosophisation » de l’art, les nouvelles pratiques qui se manifestent s’expriment de plus en plus dans l’inter- ou la transdisciplinarité et se placent en rupture avec les modes de production capitalistes du prétendu « Anthropocène ». Les mouvances écologiques de l’art déconstruisent la vision anthropocentrique du monde et reflètent les dynamiques sociétales émergentes, qui portent de plus en plus en elles une perspective plus-qu’humaine du monde. Loin de l’exposition, comme moment privilégié de l’art et paroxysme d’un processus de production désormais clôt, les œuvres issues de ces mouvances ne sont pas marchandes, ni circonscrites à leur valeur artistique. Elles assurent une fonction et s’apprécient dans la non-exposition, en tant que processus intangibles et infinis, intégrés dans l’espace environnemental, social et mental des individus.
Eugénie DENARNAUD : Pour une recherche-création en ethno-esthétique : pratiques d’herborisation et photographie
En quoi l’herborisation et la photographie entrent dans le champ de la pratique du paysage ? Comment est-ce que le paysage peut-il être, dans le sens d’une unité descriptive par accumulation de détails hétérogènes apposés les uns aux autres, une condition à l’existence d’un art écologique? En tant qu’émanent de différents degrés de modélisation à partir d’un terrain vécu et parcouru, et de données scientifiques existantes, le paysage n’est-il pas une nécessité à la perception du monde, et à l’écho d’une œuvre d’art, si tant est qu’elle puisse être écologique?
Agnès FOIRET-COLLET : Territoire mental d’espérance[1]
Dans l’ancien potager de Trévarez, Gilles Clément propose un cheminement dans un labyrinthe de vivaces qui nous place dans une position d’attention et de responsabilité à l’égard de la vie végétale. Le parcours, propice à une pensée de la relation, sensibilise à cette autre vie où se tapit une altérité étrangère à soi. Il s’agira d’étudier comment la prairie de gauras s’expose en tant que création de la nature et champ vital où se mesurent le corps en mouvement et le balancement des hampes florales au regard d’un abécédaire. Le milieu ainsi créé se présente comme une interface relationnelle complexe dédiée à la non-dissociation.
Laurence GOSSART : Patrick Neu Iris. Peindre la fadeur. De l’attention comme sagesse écologique.
Choisir l’aquarelle comme médium au cœur des années 1990 et peindre des fleurs d’iris cueillies dans le jardin de sa mère, ne semblait pas incarner, à l’époque, une contemporanéité artistique. Pourtant, au gré des trente années qui se sont écoulées, dans la régularité, la fidélité et la constance, c’est, à rebours, une posture artistique qui a démontré toute sa valeur et son actualité. Aujourd’hui, alors que l’écologie est au cœur de nos préoccupations, l’œuvre Iris de Patrick Neu, montre les prémices, voire les prémonitions, d’une écosophie de l’attention au monde. Cet article approche cet ensemble et tente de mettre en évidence le rôle de la fonction attentionnelle comme intercesseur entre l’homme, l’œuvre et la nature. À partir de l’Iris Germanica, type même des cultivars développés à des fins d’ornement, l’artiste offre une œuvre très fine qui semble extraire la plante de cette seule fonction pour donner à voir toutes les variations, modulations, oscillations tant des formes que des tons qu’offre le temps végétal.
Adèle HARRER : Le natura-psychisme, pour une nouvelle forme de création du vivant
Depuis le développement du procédé photographique Kirlian, l’hypothèse selon laquelle les plantes posséderaient une aura – champ énergétique qu’elles projetteraient dans leur espace externe suite à la reconversion de l’énergie solaire en énergie chlorophyllienne – se valide dans le corps scientifique. Est dès lors progressivement admise par les consciences l’idée que la plante fournisse abondamment de l’énergie à l’être humain, que ce soit sous forme organique ou de manière substantielle par flux immatériels. A contrario, l’énergie, notamment de nature psychique, que l’homme transmet aux plantes, reste un phénomène particulièrement méconnu. En dehors du cadre académique de la science, la redécouverte de la nature est possible par les pratiques artistiques contemporaines corollaires du végétal et des sciences modernes. Comment l’artiste sublime-t-il l’énergie du végétal et celle de son psychisme dans de nouvelles formes de créations ? Agirait-il comme passeur de psychés à travers les différentes échelles inter-cosmiques du vivant ? Serait-il le moteur d’un processus écologique rétablissant l’unité du vivant dans le langage universel ?
Olga KISSELEVA et Graziela MELLO VIANNA: Paysages en voie de disparition : l’ancêtro-futurisme selon les Pataxó Hã Hã Hãe
Ce texte présente et analyse le projet « Paysages en voie de disparition » (« Paisagens em extinção » en portugais) développé en 2019 dans le cadre de la Chaire franco-brésilienne à l’Université Fédérale de Minas Gerais. Collaboration entre l’artiste Olga Kisseleva, titulaire de la Chaire, et la chercheuse Graziela Mello Vianna, professeure associée à l’Université Fédérale de Minas Gerais, ce projet s’inscrit dans l’axe « Les nouvelles pratiques de l’art » de UFMG et « Art, Science, Société » de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. En tant que continuation du projet EDEN d’Olga Kisseleva, il traite des questions de restauration de paysage et d’ancêtro-futurisme[2].
Quentin MONTAGNE : le Pittoresque en submersion
Sous l’eau, la visibilité est le plus souvent limitée. Chacun peut en faire l’expérience. En bord de mer ou sur les berges d’un lac, il suffit de mettre la tête sous l’eau pour se rendre compte de l’inadaptation de l’œil humain à ce milieu. Or, au-delà de cette difficulté purement biologique, à laquelle pallient à présent masques et lunettes de plongée, l’eau est elle-même souvent trouble, teintée par de multiples particules en suspension ou agitée sous l’effet des courants, de la météo. À travers les documentaires animaliers, les photographies scientifiques ou même certains films de fiction, le monde subaquatique offre pourtant généralement une toute autre image : celle d’une eau limpide aux horizons lointains. Jusqu’aux profondes abysses, ce territoire prend des allures d’oasis regorgeant de vie parmi des paysages tantôt charmants, tantôt effrayants, mais au relief toujours impressionnant. À travers des exemples autant tirés des champs de l’art et de la littérature que de celui des sciences, cet article n’a d’autre ambition que d’aborder les origines et la nature de ces représentations a priori à rebours de la réalité.
Teddy PEIX : Jardins japonais : voie entre culture et nature pour une conscience écologique
Le jardin japonais propose un espace idéalisé dans lequel le vivant et le non-vivant s’harmonisent à l’esthétique, le naturel à l’artificiel. Il médiatise la relation primordiale des humains avec la nature, et la sublime. Les jardiniers valorisent quelques principes entre esthétique et lâcher-prise. C’est une recherche permanente d’équilibre, où la simplicité, l’éphémère, et le sentiment de nature nous enseignent aujourd’hui, des principes favorables à une conscience écologique. Par ailleurs, l’espace de circulation d’un jardin japonais, suppose le mouvement du corps et de l’esprit ; il évoque un chemin sinueux dans la nature, et se prête à l’introspection, à la méditation. Les jardiniers proposent une succession de paysages, lesquels contribuent poétiquement à l’existence éphémère. Ainsi, il ne s’agit pas seulement d’évoquer un beau paysage mais de lier le cœur de la nature à celui des hommes.
Yorghos REMVIKOS : Arts et Science : un dialogue et dans quel but ?
Professeur en santé environnementale et directeur du parcours Master 2, Sciences de la Santé, de l’environnement et des Territoires soutenables – CEARC-OVSQ, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines -, Yorghos Remvikos est membre de l’équipe interdisciplinaire, Cultures, environnement, Arctique, Représentations, Climat. Il mène des travaux, essentiellement dans des quartiers défavorisés, en France ou ailleurs, en essayant de croiser, bien-être dans son cadre de vie, soutenabilité et résilience. Il s’est intéressé aux narratifs des différentes communautés rencontrées, se référant à leurs savoirs, tout en mêlant considérations esthétiques et éthiques, qui contribuent à leur identité et donnent vie à leur sens. Ce fut aussi une occasion de mieux saisir les rapports qu’ils entretiennent avec le Monde.
Esteban RICHARD : « L’appel de l’Océan ». Entretien avec Quentin Montagne
Comment l’artiste réagit-il aux problématiques écologiques actuelles ? Doit-il d’ailleurs seulement y réagir ? Si oui, de quelle manière ? Travaille-t-il seul, façonnant une œuvre dans son atelier, uniquement destinée à ce que certains qualifient de « lieux de l’art » ? Ou bien s’aventure-t-il hors du champ artistique, explorant d’autres terrains, collaborant avec d’autres acteurs, comme des chercheurs ou des associations ? Son engagement en tant qu’artiste doit-il encore s’accompagner d’un engagement politique, à la manière de Joseph Beuys par exemple ? C’est en vue de répondre à ces questions que Quentin Montagne s’entretient avec Esteban Richard, designer et plasticien bellilois investi dans la défense du patrimoine naturel breton.
Véronique VERSTRAETE : Atelier-Laboratoire-Nurserie. Pour une autre construction du réel
On pourra découvrir dans l’exposition Vivant végétal (Parc de la Maison de l’environnement à Montgeron) en 2021 un exemple de multiplication sculpturative le temps d’un printemps. Quatre sculptures-mères choisies parmi des expérimentations ont été reproduites. Elles se concrétisent par des formes fragmentées, dissociées, juxtaposées qui se répètent, implantées dans le sol. Par mimétisme avec la multiplication végétative naturelle, les réalisations artistiques obtenues sont en tous points identiques aux formes-mères qui comportent des signes de reproduction comme le rejet, le rhizome, le stolon et la bulbille.
L’unicité de l’œuvre, son artifice et son mode de création sont ainsi interrogés, mis à l’épreuve du temps et des intempéries. Cet article s’attachera à la nature artistique des contenus de la première phase de ces expérimentations, aux modalités de création des formes réalisées et aux notions impliquées dans les réflexions menées.
Catherine VOISON : L’art écologique, un art expérimental au service de l’humain
L’accélération sans précédent de l’amenuisement des ressources écosystémiques de la planète est attestée depuis peu par les experts scientifiques. Face à ce constat, les éco-artistes s’appuient sur les données des sciences de l’environnement et sur leurs techniques pour rendre visible la vulnérabilité de la planète et de ses habitants et apporter des solutions concrètes aux dommages environnementaux sans précédent qui menacent la stabilité de notre biosphère. La collaboration entre artistes, scientifiques, et collectivités locales s’active à présent pour préserver dans l’urgence des biens communs que nous partageons tous et auxquels nous nous sommes habitués au point de ne plus y prêter attention : l’air, l’eau, la terre et la lumière solaire qui ensemble concourent à la viabilité de tous les organismes vivants. Afin de sensibiliser chacun d’entre nous à cette disparition des biens communs liés à l’environnement, les artistes instrumentalisent les savoirs et savoirs -faire des scientifiques. À travers leurs travaux, est développée et valorisée de manière tangible une nouvelle perception individuelle et collective de la complexité des ressources écosystémiques qui sont à l’origine de nos conditions d’existence.
Pascale WEBER : De la modulation comme principe écologique : Performer sur le motif
Comment l’artiste peut-il penser dans un même élan son engagement artistique et son engagement pour la sauvegarde, la prospérité ou la restauration de l’écologie, des formes de vie, et des ressources de notre planète ? Quel l’intérêt y-t-il à assimiler des engagements artistiques à des engagements citoyens ? D’ailleurs l’art, dont une des qualités essentielles dans la tradition occidentale est de rendre visible un « underworld », un monde qui nous échappe, peut-il servir l’écologie ? Enfin pourquoi les artistes attendent-ils d’autres disciplines, comme la science, la philosophie ou l’éthique, de penser, d’avaliser, de justifier leur activité ?
S’attachant à prendre en compte la différence entre art écologique et art environnemental, grâce à la prise en compte d’artistes contemporains, l’auteure s’efforce de répondre à ces questions, abordant les problématiques du statut de l’œuvre, de l’artiste et de leurs relations avec le groupe social, l’économie et le contexte des interventions.
Mettant en regard la crise de l’art et la crise environnementale, l’auteure souligne les défis qui sont lancés à l’artiste s’il veut se frotter à ces questions. S’appuyant sur les réflexions d’artistes, mais aussi de théoriciens, d’historiens et sur son propre travail d’artiste, elle met en doute toute forme d’usage de la « nature » et expose les diverses circonstances et modalités du travail de l’artiste allant « sur le motif », qu’il soit urbain ou relevant du « wild », d’un monde qui pour autant qu’il ne soit pas totalement domestiqué, n’échappe pas au repérage, à la localisation et aux conséquences structurelles (pollution, dérèglement climatique) que la modernité instaure… et que tente de mesurer le corps de l’artiste lorsqu’il performe « dans le no human’s land » pour reprendre l’expression du duo Hantu dont elle fait partie.
[1] Définition de la lettre « J » : Jardin dans l’Abécédaire de Gilles Clément.
[2] Renaissance et mise en œuvre de savoirs anciens dans une perspective futuriste.
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, « Résumés des articles / Art et écologie : des croisements fertiles? », [Plastik] : Art et écologie : des croisements fertiles ? #09 [en ligne], mis en ligne le 14 septembre 2020, consulté le 15 novembre 2024. URL : https://plastik.univ-paris1.fr/2020/09/14/resumes/